
11h30
Bouches Cousues
Art du récit Français
(à partir de 12 ans)
Durée 1h10
Du 5 au 26 Juillet 2025
Relâches les Jeudis
Un jour, je me suis autorisé à creuser ma mémoire pour construire le récit d’une petite enfance particulière, en m’affranchissant des réalités familiales. Parce que personne n’a jamais voulu ou pu me le raconter, c’est moi qui m’y colle : Bouches cousues raconte l’histoire de Philippe Cantrelle, né à Madagascar en 1963. Traversant tête en l’air les années de la décolonisation, accroché à ses totems familiaux, le petit garçon se fabrique une mémoire sur mesure, trouée de silence. Cette histoire est parsemée de petits éblouissements et de grands bouleversements, on y rit, on y pleure, tandis que s’impose peu à peu l’impérative nécessité de dénouer ces bouches cousues.
« La vie n’est pas ce que l’on a vécu, mais ce dont on se souvient et comment on s’en souvient. »
C’est à partir de cette phrase de Gabriel Garcia Márquez que j’ai entamé l’écriture de Bouches cousues. Elle m’autorisait à creuser ma mémoire pour construire le récit d’une petite enfance particulière, tout en m’affranchissant des réalités familiales.
A soixante et un an et après avoir maintes fois en diverses circonstances raconté ce que je crois être une toute petite part de vérité, je ressens le besoin impérieux de me débarrasser de cette histoire singulière : une plongée dans la période coloniale à Madagascar jusqu’à l’indépendance, un voyage au sein d’une famille française, la mienne où, sur cette époque, le silence est d’or. Malgré le sujet et une histoire qui aurait pu (ou qui est, peut-être) traumatisante c’est un spectacle qui fera sourire beaucoup, rire un peu et remuera, certainement. Car comment ne pas être ému par le désarroi de ce petit garçon qui, en 1971, se retrouve face à une réalité à laquelle aucun adulte ne l’avait préparé.
Avec Bouches cousues, Filip Auchère démêle les nœuds d’une histoire stupéfiante qui l’a vu naître à Madagascar, se disloquer dans le Cher, fuir, trouver sa voix à Marseille, s’épanouir sur les pentes de la Croix Rousse, grandir derrière un castelet, fuir encore, franchir l’océan, revenir sur ses pas, chercher des traces, renoncer, chercher les mots, trouver sa langue.



Ecriture et interprétation : Filip Auchère
Mise en scène : Gad Bensalem
Musique : Loïc Simon
Vidéo : Romain Richard
Lumière : Valérie Becq
Regard extérieur : Rachid Bouali
Administration, production : Stéphanie Lefort
Coproduction : Théâtre Les Bambous | SCIC La Machinerie
Soutiens : Région Réunion, DAC Réunion